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 On m’a souvent posé la question, demandé, pourquoi j’avais fait ce film, ce documentaire « Une Jeune Fille Française ».

J’ai rencontré Ginette Clément il y a tout juste quarante ans !

Nous étions en 1976 et je venais de passer dans une grande émission sur France Inter à la Maison de la Radio à Paris. Alors, profitant de cette aubaine, je décidais l’enregistrement d’un disque de variété, chez moi, en Lorraine, à Parey-Saint-Césaire, dans le Sud de la Meurthe-et-Moselle.

Pour cela, j’avais besoin de musiciens, c’est alors que j’ai été amené à rencontrer Claudine, la fille unique de Ginette qui travaillait alors dans une librairie de Nancy « Le tour du Monde » de Roland Clément, rue des Michottes.

C’était une jeune femme qui composait, chantait et jouait magnifiquement bien de la guitare dans la catégorie arpèges. A cette occasion, je fis connaissance aussi de Michel, l’époux de Ginette, qui suivait alors sa fille partout où elle donnait un spectacle…

Lors de ces années, je n’ai jamais entendu parler de quoi que ce soit du passé valeureux de Ginette Lion, puisque c’était son nom de jeune fille. Ce n’est que bien des années plus tard, au travers d’articles de journaux, que je me rendis compte de son histoire, celle qu’elle avait vécue dans les années 42/45 à Sainte-Savine, près de Troyes, et puis ensuite dans les réseaux de résistance, notamment à Paris et en Bretagne.

Le jour de sa remise des insignes de Chevalier de la Légion d’honneur à la préfecture de Nancy en mai 2015, j’ai demandé au couple Clément si je pouvais filmer la cérémonie afin d’éventuellement en faire un support pour un documentaire qui restait à réaliser ! Elle ne pouvait hélas déjà plus se tenir longtemps debout.

Je lui ai rendu visite ensuite plusieurs fois et puis, lorsque sa santé faiblit au point de ne plus pouvoir vraiment me recevoir, j’ai travaillé par mails et téléphone auprès de son époux.

Elle a donc suivi le tournage de ce documentaire-fiction pendant presque un an depuis leur petite maison, logée sur les hauteurs des boucles de la Moselle.

Après l’avant-première du film à l’UGC de Ludres près de Nancy, où elle n’avait pas pu se rendre en tout début novembre, mais où étaient présents son mari et sa fille, sa santé s’est vite dégradée.

C’est à la maison de retraite où elle séjournait désormais que je lui ai fait voir le film. Elle l’a regardé plusieurs fois, sur mon ordinateur portable posé sur son lit et a eu l’occasion, je crois, de se rendre compte du travail accompli.

Elle s’est éteinte dans la nuit du 28 au 29 décembre 2016.

Guy GAUTHIER

Guy GAUTHIER

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