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9/ En juin 44, la Basse Normandie est quasiment rayée de la carte. Le débarquement a lieu pas très loin de chez lui et les nouvelles de la famille n’arrivent plus.

A la libération, les choses explosent très vite. La musique américaine envahit les postes parisiens. Les cabarets regorgent de monde, les tenues des militaires ont seulement changé de couleur.

Le comique paysan Bourvil fait rire dans ces mois d’après conflit. Ce type qui se prend pour un chanteur de charme et n’a pas de chance en amour touche et crée l’hilarité en même temps.

Vincent Scotto devient le parrain de Bourvil pour son entrée à la sacro-sainte SACEM. Les six titres sont pour la circonstance enfin déposés, le sixième sera « Les crayons ».

Elle n’avait pas de parents,
Puisque elle était orpheline.
Comm’ ell’ n’avait pas d’argent,
Ce n’était pas un’ richissime.
Ell’ eut c’pendant des parents,
Mais ils ne l’avaient pas r’connue,
Si bien que la pauvr’ enfant,
On la surnomma l’inconnue.
Ell’ vendait des cart’ postales mais aussi des crayons…

Ce sera le premier succès d’André Raimbourg dit Bourvil.

Pour lui, c’est enfin les prémices de la consécration. Il débute au célèbre Club de la rue Pierre-Charron où se produisent déjà des noms connus comme Guétary, Montant, Piaf, Lucienne Boyer, Django Reinhardt. Comme c’est toujours le cas, dans tous les domaines d’ailleurs, après le refus de la radio, faisant la sourde oreille ainsi que certains music-halls, on s’étonne à présent de ne pas l’avoir sur ses ondes ou sur sa scène. Il faut se battre pour exister et puis il faut ensuite se démener pour ne pas être emporté par le succès.

C’est à ce moment qu’un jeune producteur qui plus tard comptera dans le métier, avec notamment La Grande Vadrouille, Robert Dorffman, fait appel à lui pour interpréter un chanteur de noces, en studio à Boulogne pour le premier film où il est au générique « la ferme du pendu« . Ce sont les débuts de Bourvil au cinéma où il interprète Les Crayons, chanson disponible depuis peu sur un microsillon. André ne songe pas du tout , à cette époque, à une carrière d’acteur.

Guy GAUTHIER

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