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Avec Luc Toussaint, nous nous sommes réunis sur le lieu de tournage de notre film, à savoir le garage de Parey-Saint-Césaire pour faire notre réunion. Nous avons donc attendu la dernière limite pour décider de reporter les 6 jours prévus pour l’essentiel de ce court-métrage.On peut dire que c’est la mort dans l’âme, même si ça peut paraître dérisoire face au monde du travail et aux scolaires d’évoquer l’ajournement d’une activité qui n’est bien entendu pas vitale.

Si nous avons hésité jusqu’au dernier moment, jusqu’à même ce lundi matin, c’est parce que nous portons ce projet avec Luc depuis six mois tous les jours, ce qui fait des centaines d’heures de contacts, recherches, préparation, repérage, organisation… et ce jusqu’à ce dimanche matin.

Alors qu’allons nous faire ? Le film devait se tourner sur trois périodes. Mi-décembre 2019, mi-mars 2020 et mi-juin. Nous sommes allés en Suisse en déc et le mois de juin devrait nous voir sortir de cette exceptionnelle affaire de coronavirus. Reste donc mars à reporter. Ça paraît simple, mais le scénario lui-même tiré d’un fait-divers authentique se passait le 2 mars. Jusqu’au printemps c’était possible car il n’y avait pas de feuilles aux arbres. Maintenant il va nous falloir récrire le script afin d’adapter l’histoire sur une autre période en cachant autant que faire ce peut la nature. Le cinéma permet de réaliser un tas de choses, on va donc s’y coller.

Tout étant calé dans le temps, les accessoires, les éléments de décor et les costumes sont prêts et ça ne sera plus à faire. Il va falloir maintenant annuler tous les voyages en trains, les hôtels, les restaurants et les traiteurs, suspendre les locations. Il s’agira aussi de réorganiser le tout autour de l’emploi du temps des techniciens, acteurs, figurants, collectionneurs, de reprendre les demandes et les autorisations de tournage pour les fixer à d’autres dates. Au moins une quarantaine de personnes sont concernées. Enfin, il faut informer les donateurs, à qui nous avons promis un film et qui ont apporté leur contribution, qu’une réorganisation partielle se met en place.

Les films se tournent souvent dans le premier semestre de l’année, puis il y a les cessions en studios pour la post-production et les inscriptions aux festivals qui se font de septembre à décembre. Lorsque la réalisation prend du retard, on perd un an et pour ce court-métrage on pourrait se retrouver en compétition seulement au printemps 2022. Nous allons cependant faire le nécessaire pour que cela se passe dans les délais prévus initialement.

Nous allons donc laisser la tâche sur le métier à trois jours du début de l’aventure et reprendre les rennes, probablement pas avant juin.

J’espère que vous comprenez cette décision, mais dans le contexte actuel c’est de loin la meilleure à prendre. Bien sûr, nous vous tiendrons au courant quant à la réorganisation de notre tournage dans les semaines à venir.

En attendant, je vous souhaite de bien vous protéger

Bien cordialement,

Guy Gauthier, réalisateur du film « Le dernier costume de Charlot » et référent UBC

Guy GAUTHIER

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