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4/ Un jour, il est comme tétanisé en découvrant dans une vitrine, à Dieppe, un accordéon. La nacre sur la multitude de boutons, confère à cet instrument un côté magique. Il apprend la musique, faisant partie des boute-en-train que l’on invite volontiers dans les mariages pour faire danser la noce sur des parquets glissants.

Bien que poussé par son instituteur, qui le considère comme son meilleur élément et voudrait en faire un enseignant, il ne semble pas trop attiré par les disciplines qu’on enseigne dans les écoles de la République. Avec son instrument, qu’il ne quitte que pour aller faire « le jacques » entre les mares à la Maupassant, il commence à déchiffrer des partitions et apprend par cœur le répertoire des comiques troupiers des années trente.

Inscrit à l’harmonie de Fontaine-le-Dun (le chef-lieu de canton) ensuite, il étudie le piston. Il devient assez connu dans les environs pour ses prestations dans les bals privés et aussi bien entendu pour les concerts avec l’harmonie.

Jeanne, la discrète fille d’un contremaître du chef-lieu de canton, le remarque. Lorsqu’on est juché sur une estrade, c’est assez courant d’être repéré. Elle deviendra bien plus tard sa femme.

Sur les conseils de son instit’ et peu intéressé, il faut bien le dire aussi, par les travaux de la ferme, il décide à 17 ans d’apprendre un métier. La musique ne nourrit pas son homme et de toute façon, ce n’est pas un métier lui dit-on.

Bourvil encore André, à 15 ans

Guy GAUTHIER

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