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5/ C’est à Rouen, la grande métropole régionale, qu’ il se rend en 1936. En ville, il découvre le cinéma bien sûr et aussi les troupes de théâtre qui sillonnent la France et qui sont de passage dans sa contrée. La musique, le métier de saltimbanque, c’est véritablement ce qui le fait rêver.

Monté donc à la capitale départementale, il s’inscrit dans une nouvelle et plus importante harmonie et poursuit avec succès ses études musicales en même temps que son boulot de boulanger. Le métier ne semble pas fait pour lui et il n’est pas fait non plus pour la boulange. En fin de semaine, c’est le public qui lui manque. Un public rural, un public peu nombreux, mais un public chaleureux tout de même.

Son chef de musique lui indique que pour un petit paysan désargenté, le seul moyen de réussir dans ce domaine, c’est l’armée. Militaire, la famille a déjà payé son tribut en 17, mais l’armée c’est aussi les métiers de la musique. On peut toujours, en devançant l’appel, tenir un instrument plutôt qu’un fusil.

Il se retrouve donc au 24e régiment d’infanterie à Paris, il a 20 ans. C’est la première fois qu’il se rend à Paris.

Avec la bande de copains qui va bientôt se presser autour de lui, il obtient le sobriquet de « Fernandel normand ». Dans les radios crochet qui pullulent en cette période un peu curieuse, qu’on appellera plus tard l’entre-deux-guerres, il fait merveille. Campant des personnages ubuesques, aux costumes militaires étriqués, il obtient un réel succès.

Guy GAUTHIER

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