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J’ai vu et entendu Michel Sardou pour la première et la seule fois d’ailleurs en 1970 , à Nancy, lors d’un concert dans ce qui était alors un cinéma de ville, le Rio, disparu aujourd’hui. Les salles de concerts dans les parcs expo, les zéniths n’existaient pas encore, en tout cas, pas dans les villes moyennes !

J’étais arrivé sans billet et ai acheté une place en dernière minute, un strapontin me fut généreusement accordé, juste devant la scène. Je n’étais pas très bien placé car en dessous de l’orchestre. Il y avait en première partie Gérard Palaprat « Pour la fin du monde prends ta valise, et vas là-haut sur la montagne, on t’attend… », Noël Cordier qui n’avait pas encore connu le succès avec Alain Barrière « tu t’en vas », ainsi qu’un magicien en lever de rideau . J’ai pu néanmoins, et ça je m’en souviens parfaitement entendre les vocalises de Michel au travers du rideau sur la première chanson « Quelques mots d’amour » qui ira plus tard sur l’album « J’habite en France » 1970, avec le succès que l’on sait !

J’ai ensuite acheté la cassette et l’ai emmenée avec moi lors de mon service militaire, au fin fond de l’océan Indien, à Madagascar, en février 1971.

Dans cette chambrée aux odeurs de jeunes mâles abandonnés et loin de leur famille, sans électricité et dans un décor des plus spartiate, nous écoutions en boucle toutes les chansons de l’unique album que nous possédions. C’était en fait le premier de Michel Sardou. Il y avait douze titres sur ce premier grand disque 33 tours. Il avait, les années précédentes, enregistré quelque 45 tours, mais ceux-ci n’avaient pas marché, sauf « les Ricains » et « Petit », repris pour faire le compte sur ce grand et mystique vinyle…

Après le spectacle, je tentais un pari en me disant qu’il irait probablement dans un des hôtels de la place Stanislas. Alors, y suis allé à pied et ai attendu ! Il est arrivé peu de temps après, seul au volant d’une grosse Rolls Rolls noire et s’est arrêté sur la place, là où personne ne stationnait (la place est aujourd’hui interdite aux véhicules, elle a été repavée en 2004 et protégée par d’énormes plots).

Il est venu vers moi, j’étais seul devant l’hôtel, je lui ai serré la main simplement et dit bonjour, il a souri, m’a répondu et ensuite est rentré ! J’ai remarqué aussi qu’il n’était pas encore démaquillé !

Un des membres de l’équipe est venu ensuite parquer la grosse anglaise quelque part !

Cette année 2017 sonne le glas de sa carrière. En cet automne, il vient de sortir un dernier disque avant de s’adonner au théâtre, sa seconde passion !

Il fut de bon ton, jadis, de haïr Michel Sardou. Il faut avouer que ce n’était pas très difficile car il a toujours usé et abusé de la provocation, mais cependant ce garçon a toujours réussi à maintenir fidèle son public, contre vents et marées ! En fait, pour beaucoup, s’il est difficile d’avouer qu’on aime Sardou, on peut dire assurément qu’il est impossible de détester cet oiseau-là !

Guy GAUTHIER

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